Sur le chemin de l’eau douce

Audenge est traversée par de nombreux ruisseaux. Les Audengeois ont su en tirer parti en aménageant six moulins et deux lavoirs. Ces ruisseaux créent aussi des zones humides qui abritent des animaux et des végétaux particuliers. Allons à leur rencontre !

Les moulins

Audenge a accueilli six moulins. Grâce à eux, Audenge pouvait avoir de la farine.

Moulin de Certes

Premier moulin à eau d’Audenge. Il se trouvait au pied du château féodal du Domaine de Certes.

Moulin d’Audenge, dit « Vieux Moulin »

Moulin qui compte pour deux. Il y avait d’abord un moulin à marée.

Puis un moulin à eau est construit en 1769.

Originellement destiné à produire de la farine, il est transformé en usine électrique lorsque Armand Duvigneau, maire d’Audenge, décide en 1904 l’électrification de la commune.

L’eau ne sert plus à mettre en marche des meules mais des turbines. Malheureusement, le débit du ruisseau d’Aiguemorte qui les alimente est irrégulier et insuffisant.

Le Vieux Moulin s’arrête définitivement de fonctionner en 1917.

Moulin de « la Jaugueyre»

Seul moulin à vent d’Audenge, construit au début XIXe siècle.

Il se trouvait en amont de l’ancien port d’Audenge.

Moulin de Crabitère

Moulin à eau détruit en 1909.

Ses briques ont servi à la construction des soubassements des cabanes des résiniers.

Moulin du Braou

Seul moulin encore debout de la commune.

C’est un moulin à eau à roue horizontale construit au début du XIXe siècle.

Le moulin du Braou possède deux paires de meules :  une est utilisée pour moudre le blé, l’autre le seigle. Elles mesurent environ 1,50 m de diamètre et 20 à 40 cm d’épaisseur.

Le moulin du Braou a fonctionné jusqu’en 1938. Il se trouve sur une propriété privée. 

Chiffres : 

  • 6 moulins ont existé à Audenge
  • 4 moulins à eau
  • 1 moulin à marée
  • 1 moulin à vent

Petite histoire : les sangsues d’Audenge

Au XIXe siècle, les sangsues font parties de l’arsenal thérapeutique.

On en trouve même en pharmacie.

Au début du XXe siècle, Audenge devient une place forte dans l’élevage des sangsues.

Si l’hirudothérapie (médecine fondée sur l’utilisation de sangsues) est connue depuis l’Antiquité, elle connaît un essor important dans le premier quart du XIXe siècle, grâce aux recherches du Docteur Broussais, médecin en chef du Val de Grâce, qui estime que toutes les maladies proviennent d’un excès de fabrication de sang et requièrent l’application de sangsues.

La France devient la plus grande consommatrice de sangsues.

Jusque-là, la pêche répondait à la demande, les pêcheurs ne prélevant que les animaux nécessaires et de taille standard.

Avec la hausse des prix qui accompagne la demande exponentielle, la pêche devient anarchique, les sangsues viennent à manquer.

En 1839, la Société d’encouragement pour l’Industrie lance un appel d’offres pour trouver une entreprise capable de pratiquer l’élevage de sangsues. 

Par une heureuse coïncidence, des fermiers de Blanquefort près de Bordeaux, les Béchade, avaient quelques années auparavant résolu le problème majeur de l’alimentation des sangsues rendant possibles la conservation, la reproduction et la croissance rapide de ces vers.

Ils transfèrent, en 1901, leur société à Audenge. 

Le Château d’Eau

Un château d’eau est un ouvrage de génie civil comportant un réservoir surélevé de grande capacité utilisé pour la distribution de l’eau potable.

Ce château d’eau est le premier construit à Audenge.

Il a été en service de 1958 à 1976 avant que celui de Lubec ne prenne la relève.

Sa cuve peut contenir 600 m3 d’eau. Son diamètre intérieur est de 12,50 m.

Ce château d’eau est un point de repère pour les marins sur le Bassin, noté sur les cartes marines. 

Définition nappe phréatique :

Réserve d’eau qui se trouve sous la surface de la terre.

Constituant la plus grande ressource d’eau potable de qualité.

À Audenge, il existe deux nappes phréatiques.

Celle située près de Lubec (à 305 m de profondeur) assure aujourd’hui l’alimentation en eau de la ville.

Le fonctionnement d’un Château d’Eau

  1. La conduite d’adduction amène l’eau jusqu’au château d’eau. L’eau du château d’eau provient des lacs, des rivières ou, comme ici, d’une nappe phréatique. 
  2. La pompe propulse l’eau dans la cuve. Si le niveau y est trop bas. 
  3. La cuve est le réservoir d’eau. Lorsque le niveau de l’eau est trop bas, les pompes se mettent en marche et rajoutent de l’eau.
  4. La conduite de distribution amène l’eau jusqu’aux usagers.

Chiffres :

  • 40,06 m de haut
  • 600 m3 d’eau

Le saviez-vous ?

Pour fonctionner, l’eau du château d’eau doit être stockée en hauteur.

La pression de l’eau fournie au robinet dépend de la différence de niveau entre l’eau du château d’eau et l’habitation : 10 m de dénivelé équivalent à 1 bar de pression au robinet, 20 m à 2 bars de pression, etc.

Ruisseaux, lavoirs et moulins d’Audenge

– Ruisseau de Lanton

– Ruisseau du Milieu 

– Canal de Pierrillon 

– Ruisseau de Passaduy 

– Ruisseau du Ponteils 

– Ruisseau d’Aiguemorte ou « Ayguemorte » connu aussi sous le nom de ruisseau d’Audenge 

– Ruisseau des Trucails connu aussi sous le nom de ruisseau de Badet

– Ruisseau de Vigneau connu aussi sous le nom de ruisseau de Paillasse

Chiffres :

  • 6 ruisseaux
  • 100 km (environ) de cours d’eau cumulés

Les lavoirs

Ce sont uniquement les femmes qui se rendent au lavoir, avec ou sans leurs enfants, pour rincer le linge.

C’est une activité difficile, la faire à plusieurs, en discutant ou en chantant, la rend plus agréable. 

Le lavoir est important dans une ville.

C’est là que s’échangent les nouvelles des amis ou de la famille. 

On y parle de l’actualité de la commune, on chante et parfois on se chamaille !

Audenge accueille les deux seuls lavoirs couverts du Bassin encore debout.

Les femmes s’y trouvaient à l’abri de la pluie et du vent.

Chiffres :

  • 2 lavoirs couverts sur le Bassin d’Arcachon
  • 1912 Premier lavoir d’Audenge

Définition du lavoir :

Bassin public pour rincer le linge.

Son eau provient d’une source ou d’un cours d’eau. 

Lavoir boulevard Gambetta

Boulevard Gambetta (ruisseau de Ponteils)

Premier lavoir d’Audenge construit en 1912.

Pour rincer le linge, les femmes utilisaient un baquet de bois dans lequel elles s’agenouillaient.

Pour protéger leurs genoux, elles y déposaient un sac de jute ou de la paille.

Le linge était battu à l’aide d’un battoir en bois pour évacuer la lessive puis essoré. L’opération se répétait plusieurs fois.

Lavoir d’Audenge

Route de Bordeaux (ruisseau d’Aiguemorte)

Il aura fallu 25 ans pour aménager un second lavoir à Audenge.

En effet, il n’est pas facile de trouver un terrain libre qui puisse accueillir un lavoir.

Construit en 1936, le lavoir d’Audenge est couvert d’une toiture d’une superficie de 164 m2.

Le bassin de rinçage est long de 14,80 m. Ce lavoir a été rénové en 2021.

Les ruisseaux

Les deux ruisseaux les plus longs d’Audenge sont : 

  • Le ruisseau de Lanton : 15,7 km (88,8 km avec ses affluents)
  • Le ruisseau d’Aiguemorte (près du château d’eau) : 13,3 km (23,8 km avec ses affluents). 

Ces ruisseaux ont des points communs :

  • Des arbres et arbustes qui donnent de l’ombre
  • Un fond sableux sans végétation 

Le saviez-vous ?

Derrière le château d’eau se trouve le jardin-verger conservatoire, un lieu de mémoire et de conservation de variétés anciennes de fruits. Il accueille 30 pommiers.

Végétation et faune

La végétation le long des ruisseaux (et des cours d’eau en général) est appelée « ripisylve ». 

Elle est indispensable à leur bon écoulement.

C’est aussi un réservoir biologique qui fournit abri et nourriture aux animaux qui y vivent. 

Ripisylve – structure et fonction

Apporte de l’ombre, ce qui limite le réchauffement et l’évaporation de l’eau.

Consolide les berges grâce aux racines des végétaux qui retiennent la terre.

  • Strate des plantes herbacées (plantes à tige souple, verte et tendre)
  • Strate arbustive (plantes de 1 à 7 m de haut)
  • Strate arborée (arbres supérieurs à 7 m de haut)

Quelques animaux habitants des ruisseaux d’Audenge

  • Lamproie de Planer
  • Vandoise
  • Brochet
  • Anguille européenne
  • Vison d’Europe
  • Loutre
  • Triton marbré

Zone humide

Audenge compte 3400 m² de zones humides.

Ce sont des zones remplies d’eau ou qui contiennent beaucoup d’eau, de manière temporaire ou permanente.

L’eau des zones humides peut être douce, salée ou saumâtre.

Les zones humides sont indispensables. Elles permettent de :

  • Nettoyer les milieux
  • Stocker de l’eau pour la redonner au milieu en cas de besoin 
  • Accueillir des végétaux et animaux qui ne pourraient pas survivre sans zones humides comme la moitié des oiseaux.

Gestion écoresponsable des espaces verts 

Depuis 2008, la Ville d’Audenge a engagé avec le SIBA (Syndicat Intercommunal du bassin d’Arcachon) des plans de désherbage communaux qui ont mené à l’arrêt de l’utilisation des pesticides dans les zones proches de l’eau : fossés, cours d’eau, ports, etc.

En 2011, l’arrêt s’est étendu à l’entretien des espaces verts, des terrains de sport et des cimetières. 

La Ville a aussi mis en place la tonte différenciée et la fauche tardive.

Enfin, un plan de gestion différenciée a permis de limiter les interventions lourdes sur place pour adopter une approche personnalisée de l’entretien dans le respect des écosystèmes présents. 

Définition corridors écologique :

Un corridor écologique permet aux animaux de circuler entre deux zones.

Les ruisseaux d’Aiguemorte, de Ponteils, de Passaduy et du Milieu sont des corridors écologiques majeurs.

Chiffres :

  • 3400 m² de zones humides
  • 13,3 km longueur du ruisseau d’Aiguemorte 
Wash house

Lavoir d’Audenge

Ce lavoir a été aménagé en 1936 au niveau du bassin de régulation du Vieux Moulin.

Celui-ci a été comblé vers 1925. Le lavoir était un lieu de socialisation important. 

Audenge accueille les deux seuls lavoirs couverts du Bassin.